FLUIDE UNIVERSEL // NUAGE1
TEXTO-OBRA Tifaine Coignoux & Boris Grisot
Tifaine Coignoux est un être qui a grandi et cotoyé les vallées du milieu de la France, partant en itinérance par différents endroits et vivant désormais à Bayonne.
Boris Grisot a grandi dans les Alpes et a voyagé d’école en école découvrant différents endroits de France avant d’installer son atelier provisoirement à Grenoble.
RESUMO
Le texte FLUIDE UNIVERSEL // NUAGE est un écrit spontané né d’un besoin commun d’exprimer la définition d’un “art vivant”. En voulant traduire la forme de cette chimère, nous avons construit ce texte-exposition dans lequel le nuage, sous ses formes et ses genres pluriels, nous donne l’occasion d’apercevoir des possibilités de créations vivantes. C’est-à-dire montrer de quelle manière la création nous surpasse, par son émotion, par sa temporalité, par son impermanence ou par le hasard mis en place. L’image du nuage traverse ses œuvres, sans donner de définition claire. Nous restons, dans la brume, proches d’une rivière de care en transformation constante. Les images unies au brouillard qui bordent ce rivage, accompagnent le·a spectateur·rice dans l’errance du voyage paisible des gouttes d’eau en océans de lumières. L’aspect nébuleux du texte fait appel à une interprétation libre afin que celui-ci même nous échappe et dans un équilibre de fraîcheur, vienne altérer notre vision pour nous enraciner entre différentes sensations.
PALAVRAS-CHAVE
Impermanence. Nuage. Vivant.
Revista Arte ConTexto
REFLEXÃO EM ARTE
ISSN 2318-5538
V.7, Nº17, MAR., ANO 2022
TRABALHO EM ARTE E CUIDADO
Ce que ressent un nuage sur son état de fluidité son impermanence au monde, sa pluralité de forme, où débute nuage et où fini rivière lorsque l’on marche ici ?
Dans un univers de changement, le nuage est comme une idée ou pensée, sensation qui ne peut être saisie. Il est vivant autour de nous rempli de partitions de molécule, changeant constamment, mais une fois à l’intérieur on ne le saisit pas tout entier, on passe à travers, on lit dans l’interstice, des lumières, des pluies, il est semblable à ce que peut être l’art, une sensation perdue qui ne se retient jamais et qui fluctue de millions d’expériences les unes dans les autres.*Ana Mendieta* Parfois, lors de certaines transformations, il devient tout à coup une pluie battante qui noie tout autre domaine de vie et qui abreuve tout autre projet, pour ensuite s’évaporer de manière légère transformant notre prisme de vision la rendant trouble incertaine, proie aux hallucinations qui peut nous emmener vers des rivages pour nous-mêmes. Se perdre en lui où se mouvoir dans une vision de iel.
Se perdre en lui, notre corps à l’intérieur du sien.
Le nuage se fait eau, il se fond dans chaque parcelle de peau et devient faune, flore, bactérie. Il se mue en vapeur et devient elle, brume matinale, bruine avant la pluie. Passant dans chaque organisme, nuage multiple est un peu nous — nous sommes un peu toutes ses phases de transformations. *Matsuo Basho*
Les créations matérielles et immatérielles sont faites d’eau — de nuages — dotées d’une vie remplie de passages divers ; de fluctuations, de transformations et d’états différents.
“Learn how to listen as things speak for themselves.”
Brume créatrice est art vivant sous une forme plurielle. Art vivant comme celui qui nous traverse, laisse peu de traces et nous nourrit. Vapeur pluridisciplinaire comme instant de volonté de faire ressentir le vivant à l’autre.
Alors que l’humidité remplit les salles et que les procédés agissent, ses gouttes légères se déposent sur des surfaces multiples ; échangeant avec elle laissant derrière elle des images transformées *Eva Hesse* *Bertrand Mandico*, le phénomène de l’un qui intervient avec l’autre et non pas de l’un qui cherche à s’isoler de l’autre.
La fusion est source de vie, un courant d’air chaud rencontre de frileux nuages. Ensemble, ils descendent vers la terre, marquant celle-ci d’une union. L’image se passe, les associations se font diffuses et complexes. Tout autour de nous les métamorphoses se font, nous voudrions les révéler sans contrôler l’objet-image, les laissant libres de se porter par eux-mêmes, nous surprenant en chaque instant. Créer sans se perdre et en laissant nos pieds nous guider vers le chemin qui nous apporte le plus d’ouverture ; à chaque procédé son matériel.
Chercher à garder une inexactitude sur le résultat, la solution peut se trouver dans le nuage ou dans d’autres de ses noms. Parmi les nombreux matériaux, l’un d’eux peut refléter une partie de cette vie, celui qui vit, tel le processus des pellicules, qui évolue avec cette matière, comme une roche avec la mousse.
Les tissus marqués par les gouttes d’eau deviendront des supports à de nouvelles histoires racontées par les brumes, les vieilles cathédrales en sont remplies, l’échange se fait sans mot qui tourne, juste le silence du regard profond, celui qui écoute en pleurant, est-ce que les larmes sont alors le langage du ruisseau qui remonte à travers nous ? *Pavarotti* Emmenant avec lui tout ce qui ne trouve d’autre digne vide que ceci ; est-ce que la goutte qui tombe éternellement dans l’eau ne sera pas toujours la première d’une constante nouvelle révélation, quand la roue du dharma se met à rouler en anamorphose, c’est à ce moment-là qu’un certain Nirvana apparaît.
Ces gouttes d’eau deviennent aussi légères que les moineaux qui joue avec des guitares *Pierre Huyghe* L’interaction qui peut alors naître nous emmène plus loin dans des formes qui vont d’un chemin à un autre d’une rive à une vapeur, de cet état sensible ou rien n’est saisi, mais l’échange continue *Matthew Barney — Water Casting* * Manon de Boer — Think about wood, Think about metal with Robyn Schulkowsky*.
Se laisser faire, se laisser aller dans la transformation en rivière : rive d’hier qui trouve place dans le mouvement présent. Elle conduit gouttes-formes d’eaux-état vivants, les arrêtent sur un bord, puis recommence. Un polissage interne se met en place pour atteindre la mer. Les matériaux plongent en eux-mêmes et méditent sur le voyage à venir.
Les gouttes s’osmosent alors avec la terre et permettent à de nouveaux rêves de pousser, de chercher des lumières ailleurs, ces plantes sont celles qui dialogues avec l’eau, avec le reste de la vie, et entre chacune de ces plantes, l’eau part du haut vers le bas et remonte à l’envers, *Apichatpong Weerasethakul* les plantes s’écoutent en biodiversité et se complètent l’une avec l’autre, elles sont les reflets de chaque haïku, et plus même qu’un rêve perdu. Ce dialogue est un chemin d’exposition où toutes pièces s’ajoutent et complètent la densité d’une autre, aucun dogme n’est au-dessus de l’un d’eux en particulier. Il y a une écoute verticale et horizontale dans le rêve, ce rêve vert, rempli le blanc des musées et cherche à recouvrir le noir du bitume. L’espace qui s’accorde à l’humidité, qui permet à tout corps de ressentir, de se tenir, de s’allonger, de sortir hors du soi.
Dans l’humidité, les champignons se répandent, figure d’une moisissure de la surface, d’une évolution d’une peau qui accepte la mort d’une partie,*Daniel Lie* qui honore la mort en se transformant, les vers ne se craignent pas, ils sont eux-mêmes le nuage au-dessus de nous, celui qui vient se coucher le soir dans le creux du temps. En écoutant dans les forêts, on pourrait presque entendre les clochettes des morts qui chantent la transformation. *Bianca Bondi*
Or bleu qui flotte avec toute vie, léger, devenant noir et trouble de certaines expériences se transformant avec la roche, se gelant avec les mammifères, si le fleuve est un être alors chaque jour nous présentons nos respects à une constitution qui absorbe multiples composant. Le lieu de vie d’exposition est devenu un temple d’humidité dans lequel les fleurs chercheront repos, que les pierres deviennent fleurs, que les yeux deviennent océans.
Après avoir plongé les mains dans la brume et les pieds dans l’eau, qui peut dire où sont parties les limites du membre ?
Tout s’ouvre !
Et le poids qui recouvre un chemin devient un sac de graine pour la route.
Après 6 barrages, 120 carpes, 8 hérons et de multiples produits chimiques, toute parcelle d’eau peut-elle encore s’émerveiller du soleil qui la brûle quelque peu, lui enlevant un peu d’elle-même ? — elles, nouvelles vapeurs en voies pour devenir pluies torrentielles.
Alors toute eau panse ses émotions, c’est une manie d’un nuage en quête de devenir mers. Grandir en élargissant son sens du sensible.
Cela, iel, le fait chaque temps où iel accepte de nouveaux occupants qui viennent perturber ou diversifier le monde qu’iel entretient.
La goutte d’eau qui rentre dans le gosier, la brume qui recouvre l’horizon, tant de strates de vie liées au vide, à ce qui est la voie naturelle du vide, la voie de l’écoute et du choix non compulsif, au-delà du royaume des mots. Le véritable présent des eaux, celui qui fait remonter les truites et descendre le temps, qui comme la vague vient d’une profonde intuition et méditation. La seule conscience d’un tout aqueux est comme savoir ce que nous serons sans savoir la forme qui nous animera. Vous souvenez-vous ce moment où tout votre corps s’immerge dans l’océan, et que l’eau glacée fait remonter en vous toute sensation, comme une impression de conscience aiguisée de ce qui nous entoure. Maintenant, ne vous apparaît-il pas que lorsqu’une pièce d’art vous anime, elle vous prend de la même manière comme si toute l’eau en vous remontez jusqu’à vos yeux pour crier l’amour qui s’anime ? Le sentiment océanique qui guide les pas de celui qui essaye de créer est une sensation de tendresse que la pièce est la véritable vague et qu’iel est eau bougée au travers de celle-ci. Calmement, il l’accompagne et apprends qui il est.
Tout se lie à une temporalité qui nous surpasse *Aurélien Merlet*, une œuvre observée par l’œil aura un impact futur indéterminé — À quel moment une goutte se met-elle vraiment à mouiller ?
FLUIDE UNIVERSEL // NUAGE1
TEXTO-OBRA Tifaine Coignoux & Boris Grisot
Tifaine Coignoux est un être qui a grandi et cotoyé les vallées du milieu de la France, partant en itinérance par différents endroits et vivant désormais à Bayonne.
Boris Grisot a grandi dans les Alpes et a voyagé d’école en école découvrant différents endroits de France avant d’installer son atelier provisoirement à Grenoble.
Revista Arte ConTexto
REFLEXÃO EM ARTE
ISSN 2318-5538
V.7, Nº17, MAR., ANO 2022
TRABALHO EM ARTE E CUIDADO
RÉSUMÉ
Le texte FLUIDE UNIVERSEL // NUAGE est un écrit spontané né d’un besoin commun d’exprimer la définition d’un “art vivant”. En voulant traduire la forme de cette chimère, nous avons construit ce texte-exposition dans lequel le nuage, sous ses formes et ses genres pluriels, nous donne l’occasion d’apercevoir des possibilités de créations vivantes. C’est-à-dire montrer de quelle manière la création nous surpasse, par son émotion, par sa temporalité, par son impermanence ou par le hasard mis en place. L’image du nuage traverse ses œuvres, sans donner de définition claire. Nous restons, dans la brume, proches d’une rivière de care en transformation constante. Les images unies au brouillard qui bordent ce rivage, accompagnent le·a spectateur·rice dans l’errance du voyage paisible des gouttes d’eau en océans de lumières. L’aspect nébuleux du texte fait appel à une interprétation libre afin que celui-ci même nous échappe et dans un équilibre de fraîcheur, vienne altérer notre vision pour nous enraciner entre différentes sensations.
MOTS-CLÉS
Impermanence. Nuage. Vivant.
Ce que ressent un nuage sur son état de fluidité son impermanence au monde, sa pluralité de forme, où débute nuage et où fini rivière lorsque l’on marche ici ?
Dans un univers de changement, le nuage est comme une idée ou pensée, sensation qui ne peut être saisie. Il est vivant autour de nous rempli de partitions de molécule, changeant constamment, mais une fois à l’intérieur on ne le saisit pas tout entier, on passe à travers, on lit dans l’interstice, des lumières, des pluies, il est semblable à ce que peut être l’art, une sensation perdue qui ne se retient jamais et qui fluctue de millions d’expériences les unes dans les autres.*Ana Mendieta* Parfois, lors de certaines transformations, il devient tout à coup une pluie battante qui noie tout autre domaine de vie et qui abreuve tout autre projet, pour ensuite s’évaporer de manière légère transformant notre prisme de vision la rendant trouble incertaine, proie aux hallucinations qui peut nous emmener vers des rivages pour nous-mêmes. Se perdre en lui où se mouvoir dans une vision de iel.
Se perdre en lui, notre corps à l’intérieur du sien.
Le nuage se fait eau, il se fond dans chaque parcelle de peau et devient faune, flore, bactérie. Il se mue en vapeur et devient elle, brume matinale, bruine avant la pluie. Passant dans chaque organisme, nuage multiple est un peu nous — nous sommes un peu toutes ses phases de transformations. *Matsuo Basho*
Les créations matérielles et immatérielles sont faites d’eau — de nuages — dotées d’une vie remplie de passages divers ; de fluctuations, de transformations et d’états différents.
“Learn how to listen as things speak for themselves.”
Brume créatrice est art vivant sous une forme plurielle. Art vivant comme celui qui nous traverse, laisse peu de traces et nous nourrit. Vapeur pluridisciplinaire comme instant de volonté de faire ressentir le vivant à l’autre.
Alors que l’humidité remplit les salles et que les procédés agissent, ses gouttes légères se déposent sur des surfaces multiples ; échangeant avec elle laissant derrière elle des images transformées *Eva Hesse* *Bertrand Mandico*, le phénomène de l’un qui intervient avec l’autre et non pas de l’un qui cherche à s’isoler de l’autre.
La fusion est source de vie, un courant d’air chaud rencontre de frileux nuages. Ensemble, ils descendent vers la terre, marquant celle-ci d’une union. L’image se passe, les associations se font diffuses et complexes. Tout autour de nous les métamorphoses se font, nous voudrions les révéler sans contrôler l’objet-image, les laissant libres de se porter par eux-mêmes, nous surprenant en chaque instant. Créer sans se perdre et en laissant nos pieds nous guider vers le chemin qui nous apporte le plus d’ouverture ; à chaque procédé son matériel.
Chercher à garder une inexactitude sur le résultat, la solution peut se trouver dans le nuage ou dans d’autres de ses noms. Parmi les nombreux matériaux, l’un d’eux peut refléter une partie de cette vie, celui qui vit, tel le processus des pellicules, qui évolue avec cette matière, comme une roche avec la mousse.
Les tissus marqués par les gouttes d’eau deviendront des supports à de nouvelles histoires racontées par les brumes, les vieilles cathédrales en sont remplies, l’échange se fait sans mot qui tourne, juste le silence du regard profond, celui qui écoute en pleurant, est-ce que les larmes sont alors le langage du ruisseau qui remonte à travers nous ? *Pavarotti* Emmenant avec lui tout ce qui ne trouve d’autre digne vide que ceci ; est-ce que la goutte qui tombe éternellement dans l’eau ne sera pas toujours la première d’une constante nouvelle révélation, quand la roue du dharma se met à rouler en anamorphose, c’est à ce moment-là qu’un certain Nirvana apparaît.
Ces gouttes d’eau deviennent aussi légères que les moineaux qui joue avec des guitares *Pierre Huyghe* L’interaction qui peut alors naître nous emmène plus loin dans des formes qui vont d’un chemin à un autre d’une rive à une vapeur, de cet état sensible ou rien n’est saisi, mais l’échange continue *Matthew Barney — Water Casting* * Manon de Boer — Think about wood, Think about metal with Robyn Schulkowsky*.
Se laisser faire, se laisser aller dans la transformation en rivière : rive d’hier qui trouve place dans le mouvement présent. Elle conduit gouttes-formes d’eaux-état vivants, les arrêtent sur un bord, puis recommence. Un polissage interne se met en place pour atteindre la mer. Les matériaux plongent en eux-mêmes et méditent sur le voyage à venir.
Les gouttes s’osmosent alors avec la terre et permettent à de nouveaux rêves de pousser, de chercher des lumières ailleurs, ces plantes sont celles qui dialogues avec l’eau, avec le reste de la vie, et entre chacune de ces plantes, l’eau part du haut vers le bas et remonte à l’envers, *Apichatpong Weerasethakul* les plantes s’écoutent en biodiversité et se complètent l’une avec l’autre, elles sont les reflets de chaque haïku, et plus même qu’un rêve perdu. Ce dialogue est un chemin d’exposition où toutes pièces s’ajoutent et complètent la densité d’une autre, aucun dogme n’est au-dessus de l’un d’eux en particulier. Il y a une écoute verticale et horizontale dans le rêve, ce rêve vert, rempli le blanc des musées et cherche à recouvrir le noir du bitume. L’espace qui s’accorde à l’humidité, qui permet à tout corps de ressentir, de se tenir, de s’allonger, de sortir hors du soi.
Dans l’humidité, les champignons se répandent, figure d’une moisissure de la surface, d’une évolution d’une peau qui accepte la mort d’une partie,*Daniel Lie* qui honore la mort en se transformant, les vers ne se craignent pas, ils sont eux-mêmes le nuage au-dessus de nous, celui qui vient se coucher le soir dans le creux du temps. En écoutant dans les forêts, on pourrait presque entendre les clochettes des morts qui chantent la transformation. *Bianca Bondi*
Or bleu qui flotte avec toute vie, léger, devenant noir et trouble de certaines expériences se transformant avec la roche, se gelant avec les mammifères, si le fleuve est un être alors chaque jour nous présentons nos respects à une constitution qui absorbe multiples composant. Le lieu de vie d’exposition est devenu un temple d’humidité dans lequel les fleurs chercheront repos, que les pierres deviennent fleurs, que les yeux deviennent océans.
Après avoir plongé les mains dans la brume et les pieds dans l’eau, qui peut dire où sont parties les limites du membre ?
Tout s’ouvre !
Et le poids qui recouvre un chemin devient un sac de graine pour la route.
Après 6 barrages, 120 carpes, 8 hérons et de multiples produits chimiques, toute parcelle d’eau peut-elle encore s’émerveiller du soleil qui la brûle quelque peu, lui enlevant un peu d’elle-même ? — elles, nouvelles vapeurs en voies pour devenir pluies torrentielles.
Alors toute eau panse ses émotions, c’est une manie d’un nuage en quête de devenir mers. Grandir en élargissant son sens du sensible.
Cela, iel, le fait chaque temps où iel accepte de nouveaux occupants qui viennent perturber ou diversifier le monde qu’iel entretient.
La goutte d’eau qui rentre dans le gosier, la brume qui recouvre l’horizon, tant de strates de vie liées au vide, à ce qui est la voie naturelle du vide, la voie de l’écoute et du choix non compulsif, au-delà du royaume des mots. Le véritable présent des eaux, celui qui fait remonter les truites et descendre le temps, qui comme la vague vient d’une profonde intuition et méditation. La seule conscience d’un tout aqueux est comme savoir ce que nous serons sans savoir la forme qui nous animera. Vous souvenez-vous ce moment où tout votre corps s’immerge dans l’océan, et que l’eau glacée fait remonter en vous toute sensation, comme une impression de conscience aiguisée de ce qui nous entoure. Maintenant, ne vous apparaît-il pas que lorsqu’une pièce d’art vous anime, elle vous prend de la même manière comme si toute l’eau en vous remontez jusqu’à vos yeux pour crier l’amour qui s’anime ? Le sentiment océanique qui guide les pas de celui qui essaye de créer est une sensation de tendresse que la pièce est la véritable vague et qu’iel est eau bougée au travers de celle-ci. Calmement, il l’accompagne et apprends qui il est.
Tout se lie à une temporalité qui nous surpasse *Aurélien Merlet*, une œuvre observée par l’œil aura un impact futur indéterminé — À quel moment une goutte se met-elle vraiment à mouiller ?
Notas de Rodapé
1 Toutes les photographies du texte ont été éditées par les auteurs.
Lista de Imagens
1 Ana Mendieta, Silueta Series, 1973-78, Matériaux mixtes
2 Eva Hesse, Contingent, 1969, Résine, dimensions variables.
3 Bertrand Mandico, Living Still Life, 2012, Film 16 mm
4 Pavarotti Luciano.
5 Pierre Hyughe, Distance intime, 2019, Vidéo.
6 Matthew Barney, Water Casting, 2018, Cuivre, bronze, tronc.
7 Manon de Boer, Think about wood, Think about metal avec Robin Schlukowsky, 2011, Film, 48 min.
8 Apichatpong Weerasethakul, Blue, 2018, Film, 12 min.
9 Daniel Lie, The negative years: Quing, 2019, Champignons, pépinières.
10 Bianca Bondie, Bloom series, 2019, Cuivre, sel.
11 Aurélien Merlet, Forêt acousmatique, 2017, Vidéo, 80 min.
Lista de Imagens
1 Ana Mendieta, Silueta Series, 1973-78, Matériaux mixtes
2 Eva Hesse, Contingent, 1969, Résine, dimensions variables.
3 Bertrand Mandico, Living Still Life, 2012, Film 16 mm
4 Pavarotti Luciano.
5 Pierre Hyughe, Distance intime, 2019, Vidéo.
6 Matthew Barney, Water Casting, 2018, Cuivre, bronze, tronc.
7 Manon de Boer, Think about wood, Think about metal avec Robin Schlukowsky, 2011, Film, 48 min.
8 Apichatpong Weerasethakul, Blue, 2018, Film, 12 min.
9 Daniel Lie, The negative years: Quing, 2019, Champignons, pépinières.
10 Bianca Bondie, Bloom series, 2019, Cuivre, sel.
11 Aurélien Merlet, Forêt acousmatique, 2017, Vidéo, 80 min.