LE CARE COMME ACTE DE RÉSISTANCE DANS LES PRATIQUES TEXTILES
TEXTO CURTO Maude Darsigny-Trépanier
Maude Darsigny-Trépanier est présentement candidate au Doctorat en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal où elle travaille sous la direction de Dominic Hardy. Ses recherches sont axées sur la représentation des féminicides avec l’utilisation des médiums traditionnellement féminins tels la broderie et le perlage. Maude est récipiendaire du Prix du meilleur mémoire en Études canadiennes pour son mémoire de maitrise.
RESUMO
Ce texte décrit les pratiques de trois artistes femmes qui utilisent différents médiums textiles pour répondre à la violence des féminicides. Il est question de comprendre comment le care investi dans les processus de création textile devient, ici, un acte de résistance féministe et anticapitaliste.
Revista Arte ConTexto
REFLEXÃO EM ARTE
ISSN 2318-5538
V.7, Nº17, MAR., ANO 2022
TRABALHO EM ARTE E CUIDADO
“Quand nous avons pris ce tissu, et crois-moi, nous l’avons pris avec beaucoup d’amour,
Après avoir appris d’où il venait et pourquoi il portait ces traces de sang,
Je l’ai pris avec affection […]”1
Depuis quelques années, je me questionne à propos de la place du care sur l’échiquier politique. Comment et pourquoi l’acte de prendre soin, pourtant si indispensable à la distinction de l’espèce humaine, est-il un acte radical de résistance ? À l’antithèse du capitalisme, le care est théorisé par les féministes des années 1970-80 autour des thèmes du travail non rémunéré (éducation des enfants, gestion familiale, proche aidant.e, etc.) et du travail spécifiquement féminin (métiers nécessitant des habiletés relationnelles et qui sont généralement moins bien rémunérées) (BOURGEAULT ; PERRAULT, 2019). Ces mêmes questionnements ont également été portés par les féministes noires états-uniennes au tournant des années 1980 en ce qui a trait à ces métiers du care largement occupés par des personnes défavorablement racisées dans les pays coloniaux (THE CARE COLLECTIVE, 2020).
Au-delà des questions entourant le travail, le care est à la base le geste de prendre soin, l’attention portée à quelque chose ou quelqu’un. Cette mobilisation du care s’opère selon trois grands axes non exclusifs, soit : la commémoration, le deuil et la sensibilisation. Ces multiples dimensions sont perceptibles à travers plusieurs projets textiles collaboratifs tels que la série des Tela Bordada [tissu brodé] de l’artiste mexicaine Teresa Margolles (figure 1), de Desconocida Inconnue Ukjent de l’artiste norvégienne Lise Bjorne Linnert (figure 2) et de Walking With Our Sisters, de l’artiste de la communauté métis Christi Belcourt (figure 3).
Dans cet article, il sera question de démontrer comment le care est mobilisé dans le projet de Christi Belcourt et comment celui-ci devient un acte de résistance face à la violence de genre et plus spécifiquement face aux féminicides.
Les féminicides autochtones en territoire nommé Canada
Le projet commémoratif de Belcourt est né d’un désir de contribuer à la guérison des personnes endeuillées par la violence de genre dont sont victimes de manière disproportionnée les femmes autochtones2 en territoire nommé Canada (LABRECQUE, 2014). Le problème est tel que les organismes autochtones estiment qu’il y aurait plus de 4000 victimes. Le rapport final de l’Enquête nationale sur les Femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées conclut également que les femmes autochtones ont 12 fois plus de chances d’être victimes de violence et 7 fois plus de chance d’être victimes d’un féminicide (BULLER et al., 2019). Ces statistiques sont le résultat d’une enquête nationale déclenchée le 1er septembre 2016, mais la situation était déjà bien connue des communautés autochtones et des organismes communautaires (LABRECQUE, 2014 ; WALTER, 2014).
La violence de genre est loin d’être la seule et unique variable à prendre en compte lorsque l’on tente de comprendre le phénomène des femmes, filles et personnes bispirituelles disparues ou assassinées en territoire nommé Canada. Certains lieux ont même hérité d’une toponymie officieuse comme “l’Autoroute des larmes” (qui désigne une route où il y a eu lieu 19 féminicides ou disparitions depuis les années 1980) ou encore “le pire code postal de tout le pays” (qui désigne un quartier défavorisé de Vancouver). Le laxisme et le racisme systémiques des corps policiers sont devenus un fait bien documenté dans les cas de disparitions de personnes autochtones (LABRECQUE, 2014 ; WALTER, 2014). Plusieurs familles sont ainsi restées sans réponse depuis plus de 40 ans quant à la disparition d’un être cher.
Walking With Our Sisters
Pour ce projet, Belcourt a formulé une requête pour recevoir des empeignes (partie supérieure du mocassin) sur le réseau social Facebook. En tout, l’artiste a collecté temporairement plus de 6000 pièces toutes décorées avec attention selon des techniques traditionnelles (perlage, quillwork, coquillages, tuffting, etc.) et plus contemporaines (impression photographique, composante d’ordinateur, broderie, etc.) qu’elle offrait de retourner à la fin de la tournée de Walking With Our Sisters ou de brûler lors d’une cérémonie de clôture. Les empeignes sont témoins de deux différents types de care, d’abord, lors de leur confection et ensuite lors de leur réception / mise en espace.
Les gestes effectués lors de la création de ces empeignes sont précis, répétitifs et délicats. La majorité des empeignes montre un savoir-faire impressionnant des médiums textiles. Le projet était autant ouvert aux personnes autochtones qu’aux allochtones. Cependant, il faut comprendre que, pour les femmes autochtones, le simple geste de transmettre ces savoir-faire doit être compris comme un acte de résurgence puisque la colonisation est responsable de la cassure entourant les transmissions.
Belcourt fait également appel à des ainées de différentes communautés autochtones pour honorer les protocoles sacrés lors de l’installation ainsi que lors des visites: “Ainsi, les femmes autochtones qui font la médiation pendant la durée de WWOS [Walking With Our Sisters] assurent que la présence des disparues soit reconnue et ressentie par la création de lien empathique entre le public et les œuvres. ” (BRUNEAU, 2018, p.79). Comme l’explique Julie Bruneau, c’est par ces actions qui reposent sur l’empathie et l’éthique du care que Belcourt offre un lieu de commémoration et de guérison.
Le care et les médiums textiles
Ces empeignes deviennent alors porteuses d’une agentivité, chacune racontant une histoire et rendant un hommage. Dans l’ouvrage Quilts and Health les autrices Marsha MacDowell, Clare Luz et Beth Donaldson relatent plusieurs expériences de femmes qui ont créé des courtepointes pour les aider et les accompagner dans leur processus de deuil : “Clearly, the activity of sewing facilitated positive feelings for Barb during a profoundly sad time, and she anticipated the power of the completed object to continue to heal her loss.” (MACDOWELL; LUZ; DONALDSON, 2017, p.53). Qu’il s’agisse d’un objet unique, comme une courte pointe dans le cas présent, ou d’une installation collective, je crois que ce sentiment de guérison une fois le projet complété est similaire. Un peu à la manière des cas présentés dans Quilts and Health, les différents gestes de care transcendent chacun des paires d’empeignes déposées délicatement au sol.
Les médiums textiles sont souvent exclus des grandes collections muséales ou encore moins bien documentés ou sous-évalués. Cette réalité dénoncée par plusieurs découle du fait qu’il y a une disparité entre les médiums typiquement masculins et féminins (SKELLY, 2017). L’utilisation des médiums textiles dans un projet collaboratif comme celui de Belcourt porte en soi un message politique. En plus d’agir comme une commémoration, le projet porte un message de sensibilisation au sujet des violences de genre et de la réalité des femmes autochtones.
LE CARE COMME ACTE DE RÉSISTANCE DANS LES PRATIQUES TEXTILES
TEXTO CURTO Maude Darsigny-Trépanier
Maude Darsigny-Trépanier est présentement candidate au Doctorat en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal où elle travaille sous la direction de Dominic Hardy. Ses recherches sont axées sur la représentation des féminicides avec l’utilisation des médiums traditionnellement féminins tels la broderie et le perlage. Maude est récipiendaire du Prix du meilleur mémoire en Études canadiennes pour son mémoire de maitrise.
Revista Arte ConTexto
REFLEXÃO EM ARTE
ISSN 2318-5538
V.7, Nº17, MAR., ANO 2022
TRABALHO EM ARTE E CUIDADO
RÉSUMÉ
Ce texte décrit les pratiques de trois artistes femmes qui utilisent différents médiums textiles pour répondre à la violence des féminicides. Il est question de comprendre comment le care investi dans les processus de création textile devient, ici, un acte de résistance féministe et anticapitaliste.
“Quand nous avons pris ce tissu, et crois-moi, nous l’avons pris avec beaucoup d’amour,
Après avoir appris d’où il venait et pourquoi il portait ces traces de sang,
Je l’ai pris avec affection […]”1
Depuis quelques années, je me questionne à propos de la place du care sur l’échiquier politique. Comment et pourquoi l’acte de prendre soin, pourtant si indispensable à la distinction de l’espèce humaine, est-il un acte radical de résistance ? À l’antithèse du capitalisme, le care est théorisé par les féministes des années 1970-80 autour des thèmes du travail non rémunéré (éducation des enfants, gestion familiale, proche aidant.e, etc.) et du travail spécifiquement féminin (métiers nécessitant des habiletés relationnelles et qui sont généralement moins bien rémunérées) (BOURGEAULT ; PERRAULT, 2019). Ces mêmes questionnements ont également été portés par les féministes noires états-uniennes au tournant des années 1980 en ce qui a trait à ces métiers du care largement occupés par des personnes défavorablement racisées dans les pays coloniaux (THE CARE COLLECTIVE, 2020).
Au-delà des questions entourant le travail, le care est à la base le geste de prendre soin, l’attention portée à quelque chose ou quelqu’un. Cette mobilisation du care s’opère selon trois grands axes non exclusifs, soit : la commémoration, le deuil et la sensibilisation. Ces multiples dimensions sont perceptibles à travers plusieurs projets textiles collaboratifs tels que la série des Tela Bordada [tissu brodé] de l’artiste mexicaine Teresa Margolles (figure 1), de Desconocida Inconnue Ukjent de l’artiste norvégienne Lise Bjorne Linnert (figure 2) et de Walking With Our Sisters, de l’artiste de la communauté métis Christi Belcourt (figure 3).
Dans cet article, il sera question de démontrer comment le care est mobilisé dans le projet de Christi Belcourt et comment celui-ci devient un acte de résistance face à la violence de genre et plus spécifiquement face aux féminicides.
Les féminicides autochtones en territoire nommé Canada
Le projet commémoratif de Belcourt est né d’un désir de contribuer à la guérison des personnes endeuillées par la violence de genre dont sont victimes de manière disproportionnée les femmes autochtones2 en territoire nommé Canada (LABRECQUE, 2014). Le problème est tel que les organismes autochtones estiment qu’il y aurait plus de 4000 victimes. Le rapport final de l’Enquête nationale sur les Femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées conclut également que les femmes autochtones ont 12 fois plus de chances d’être victimes de violence et 7 fois plus de chance d’être victimes d’un féminicide (BULLER et al., 2019). Ces statistiques sont le résultat d’une enquête nationale déclenchée le 1er septembre 2016, mais la situation était déjà bien connue des communautés autochtones et des organismes communautaires (LABRECQUE, 2014 ; WALTER, 2014).
La violence de genre est loin d’être la seule et unique variable à prendre en compte lorsque l’on tente de comprendre le phénomène des femmes, filles et personnes bispirituelles disparues ou assassinées en territoire nommé Canada. Certains lieux ont même hérité d’une toponymie officieuse comme “l’Autoroute des larmes” (qui désigne une route où il y a eu lieu 19 féminicides ou disparitions depuis les années 1980) ou encore “le pire code postal de tout le pays” (qui désigne un quartier défavorisé de Vancouver). Le laxisme et le racisme systémiques des corps policiers sont devenus un fait bien documenté dans les cas de disparitions de personnes autochtones (LABRECQUE, 2014 ; WALTER, 2014). Plusieurs familles sont ainsi restées sans réponse depuis plus de 40 ans quant à la disparition d’un être cher.
Walking With Our Sisters
Pour ce projet, Belcourt a formulé une requête pour recevoir des empeignes (partie supérieure du mocassin) sur le réseau social Facebook. En tout, l’artiste a collecté temporairement plus de 6000 pièces toutes décorées avec attention selon des techniques traditionnelles (perlage, quillwork, coquillages, tuffting, etc.) et plus contemporaines (impression photographique, composante d’ordinateur, broderie, etc.) qu’elle offrait de retourner à la fin de la tournée de Walking With Our Sisters ou de brûler lors d’une cérémonie de clôture. Les empeignes sont témoins de deux différents types de care, d’abord, lors de leur confection et ensuite lors de leur réception / mise en espace.
Les gestes effectués lors de la création de ces empeignes sont précis, répétitifs et délicats. La majorité des empeignes montre un savoir-faire impressionnant des médiums textiles. Le projet était autant ouvert aux personnes autochtones qu’aux allochtones. Cependant, il faut comprendre que, pour les femmes autochtones, le simple geste de transmettre ces savoir-faire doit être compris comme un acte de résurgence puisque la colonisation est responsable de la cassure entourant les transmissions.
Belcourt fait également appel à des ainées de différentes communautés autochtones pour honorer les protocoles sacrés lors de l’installation ainsi que lors des visites: “Ainsi, les femmes autochtones qui font la médiation pendant la durée de WWOS [Walking With Our Sisters] assurent que la présence des disparues soit reconnue et ressentie par la création de lien empathique entre le public et les œuvres. ” (BRUNEAU, 2018, p.79). Comme l’explique Julie Bruneau, c’est par ces actions qui reposent sur l’empathie et l’éthique du care que Belcourt offre un lieu de commémoration et de guérison.
Le care et les médiums textiles
Ces empeignes deviennent alors porteuses d’une agentivité, chacune racontant une histoire et rendant un hommage. Dans l’ouvrage Quilts and Health les autrices Marsha MacDowell, Clare Luz et Beth Donaldson relatent plusieurs expériences de femmes qui ont créé des courtepointes pour les aider et les accompagner dans leur processus de deuil : “Clearly, the activity of sewing facilitated positive feelings for Barb during a profoundly sad time, and she anticipated the power of the completed object to continue to heal her loss.” (MACDOWELL; LUZ; DONALDSON, 2017, p.53). Qu’il s’agisse d’un objet unique, comme une courte pointe dans le cas présent, ou d’une installation collective, je crois que ce sentiment de guérison une fois le projet complété est similaire. Un peu à la manière des cas présentés dans Quilts and Health, les différents gestes de care transcendent chacun des paires d’empeignes déposées délicatement au sol.
Les médiums textiles sont souvent exclus des grandes collections muséales ou encore moins bien documentés ou sous-évalués. Cette réalité dénoncée par plusieurs découle du fait qu’il y a une disparité entre les médiums typiquement masculins et féminins (SKELLY, 2017). L’utilisation des médiums textiles dans un projet collaboratif comme celui de Belcourt porte en soi un message politique. En plus d’agir comme une commémoration, le projet porte un message de sensibilisation au sujet des violences de genre et de la réalité des femmes autochtones.
Notas de Rodapé
1 Extrait tiré de : Teresa Margolles, Mujeres Bordando Junto Al Lago Atitlán [Femmes brodant sur le rivage du lac Atitlán], Vidéo, 10 min 26 sec. 2012. Traduit de l’espagnol par les assistantes de Teresa Margolles en 2011 et traduit de l’anglais par Colette Tougas en 2014.
2 Le projet de Christi Belcourt inclut également les personnes bispirituelles contrairement à la statistique présentée dans ce texte.
Notas de Rodapé
1 Extrait tiré de : Teresa Margolles, Mujeres Bordando Junto Al Lago Atitlán [Femmes brodant sur le rivage du lac Atitlán], Vidéo, 10 min 26 sec. 2012. Traduit de l’espagnol par les assistantes de Teresa Margolles en 2011 et traduit de l’anglais par Colette Tougas en 2014.
2 Le projet de Christi Belcourt inclut également les personnes bispirituelles contrairement à la statistique présentée dans ce texte.
Referências Bibliográficas
BOURGEAULT, Sophie; PERRAULT, Julie. Le care : éthique féministe actuelle. 2e édition ed. Montréal : remue-ménage, 2019.
BRUNEAU, Julie. Agir face au féminicides autochtone par une initiative artistique centrée sur le care. Spirale, v. Hors-série, n. Numéro 2, p. 76–81, 2018.
BULLER, Marion et al. Réclamer notre pouvoir et notre place : le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Vol 1. a. Ottawa : [s.n.].
LABRECQUE, Marie-France. De Ciudad Juarez à l’autoroute des larmes : ces femmes autochtones que l’on tue en toute impunité. Cahiers DIALOG, p. 16, 2014.
MACDOWELL, Marsha; LUZ, Clare; DONALDSON, Beth. Quilts and Health. [s.l.] Indiana University Press, 2017.
SKELLY, Julia. Woman, Art and Violence. Mentoring Artist for Woman’s Art, p. 2, 2017.
THE CARE COLLECTIVE. The care manifesto : the politic of interdependence. London: Verso, 2020.
WALTER, Emmanuelle. Sœurs volées : enquête sur un féminicide au Canada. Québec: Lux, 2014.
Referências Bibliográficas
BOURGEAULT, Sophie; PERRAULT, Julie. Le care : éthique féministe actuelle. 2e édition ed. Montréal : remue-ménage, 2019.
BRUNEAU, Julie. Agir face au féminicides autochtone par une initiative artistique centrée sur le care. Spirale, v. Hors-série, n. Numéro 2, p. 76–81, 2018.
BULLER, Marion et al. Réclamer notre pouvoir et notre place : le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Vol 1. a. Ottawa : [s.n.].
LABRECQUE, Marie-France. De Ciudad Juarez à l’autoroute des larmes : ces femmes autochtones que l’on tue en toute impunité. Cahiers DIALOG, p. 16, 2014.
MACDOWELL, Marsha; LUZ, Clare; DONALDSON, Beth. Quilts and Health. [s.l.] Indiana University Press, 2017.
SKELLY, Julia. Woman, Art and Violence. Mentoring Artist for Woman’s Art, p. 2, 2017.
THE CARE COLLECTIVE. The care manifesto : the politic of interdependence. London: Verso, 2020.
WALTER, Emmanuelle. Sœurs volées : enquête sur un féminicide au Canada. Québec: Lux, 2014.
Lista de Imagens
1 Teresa Margolles, Tela bordada [Tissu brodé], 2012. 202 x 206 cm. Collection du Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Source : https://www.gallery.ca/magazine/your-collection/memorialization-and-commemoration-teresa-margolles
2 Lise Bjorne Linnert, Desconocida Unknown Ukjent, 2005-2019, 8100 étiquettes de coton brodés. Source : https://www.lisebjorne.com/desconocida-unknown-ukjent/
3 Christi Belcourt, Walking With Our Sisters, 2015, Installation itinérante et collective à la mémoire des femmes, filles et personnes bispirituelles disparues ou assassinées, médiums variés. Carleton University Art Gallery, CBC. Source : https://www.cbc.ca/news/canada/ottawa/walking-with-our-sisters-memorial-for-murdered-and-missing-indigenous-women-drawing-crowds-in-ottawa-1.3260509
Lista de Imagens
1 Teresa Margolles, Tela bordada [Tissu brodé], 2012. 202 x 206 cm. Collection du Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Source : https://www.gallery.ca/magazine/your-collection/memorialization-and-commemoration-teresa-margolles
2 Lise Bjorne Linnert, Desconocida Unknown Ukjent, 2005-2019, 8100 étiquettes de coton brodés. Source : https://www.lisebjorne.com/desconocida-unknown-ukjent/
3 et image de couverture Christi Belcourt, Walking With Our Sisters, 2015, Installation itinérante et collective à la mémoire des femmes, filles et personnes bispirituelles disparues ou assassinées, médiums variés. Carleton University Art Gallery, CBC. Source : https://www.cbc.ca/news/canada/ottawa/walking-with-our-sisters-memorial-for-murdered-and-missing-indigenous-women-drawing-crowds-in-ottawa-1.3260509